De Lyon à Montpellier en suivant la ligne de partage des eaux a/M
11 jours et 480 KM de découvertes confrontée à deux situations extrêmes
de du MonEn mai 2021, je pars de chez moi, à Lyon, pour rejoindre Montpellier, à pied, en bivouac et seule. Je passe par la ligne de partage des eaux Atlantique / Méditerranée, frontière entre deux bassins versants : l’eau qui tombe à l’ouest du tronçon que j’emprunte s’écoule jusqu’à l’Atlantique, à l’est vers la Méditerranée. Soit un périple de près de 500 km, avec 11 000 m de dénivelé positif, que je me prépare à faire en 11 jours. Je traverserai les Monts du Lyonnais, le Pilat, l’Ardèche et les Cévennes.
Les paysages sont sublimes, régénérants. Le 5è jour à mon réveil, il se met à pleuvoir comme je ne l’avais encore jamais vu (et pourtant je suis normande). Voyant les prévisions météorologiques, j’avais anticipé et chiné des sacs poubelles sur un chantier, afin de renforcer mes couches de protection à l’eau. Que nenni. C’était des trombes d’eau qui s’abattaient sur moi, et l’eau n’en avait que faire de mes couches de sacs poubelles et gore-tex. Je frissonnais, trempée jusqu’aux os, je glissais dans la boue. Je trouvai enfin un abri : je me déshabillai, essorai mes chaussettes, secouai mes vêtements, et fis le bilan : en deux heures les affaires à l’intérieur de mon sac commençaient à prendre l’eau, j’avais marché 10 km. Les prévisions étaient au déluge jusqu’au lendemain.
J »appris bien plus tard que cette journée du 11 mai 2021 avait été une journée record de pluie en 24 heures : 106 mm, du jamais-vu depuis l’existence de la station Lyon-Bron, fin du 19è siècle.
Quelques jours plus tard, deux personnes furent assassinées dans les Cévennes. Mon tracé passait le long de la zone de recherche du fugitif suspecté de ce double homicide. C’est ce que m’annonçait ma base-arrière.
Plénitude, instants de grâce et difficultés extrêmes se côtoient. J’arrive à 60 km de Montpellier, à bout, je décide que le lendemain sera mon dernier jour de marche. Je termine avec une journée de 60 km à pied, et j’enlace le panneau d’entrée dans Montpellier à mon arrivée.